Les plaques d’immatriculation ne sont pas apparues par hasard. Voici comment et pourquoi elles ont vu le jour… et depuis quand elles nous suivent à la trace.
On les croise tous les jours, elles sont sur toutes les routes, mais rares sont ceux qui connaissent leur histoire. Les plaques d’immatriculation, en apparence anodines, sont pourtant au cœur du système de circulation moderne. Depuis quand existe-t-il une obligation de les apposer sur les véhicules ? Pourquoi ont-elles été créées ? Et comment ont-elles évolué au fil des décennies ? Voici une petite plongée historique… sous le capot.
Pour remonter aux origines, il faut revenir à la fin du XIXe siècle. À cette époque, l’automobile n’en est qu’à ses balbutiements, et les véhicules à moteur côtoient encore calèches et bicyclettes dans les rues. Mais très vite, une nécessité s’impose : identifier les véhicules et leurs propriétaires, notamment en cas d’infraction ou d’accident.
La toute première réglementation d’immatriculation en France remonte au 14 août 1893. C’est la fameuse loi sur la circulation des automobiles, dite “loi du marquis de Dion” (du nom d’un pionnier de l’automobile). Elle imposait que chaque véhicule motorisé soit “répertorié par numéro”, avec une autorisation préfectorale à la clé.
Mais il faut attendre le 11 septembre 1901 pour que les premières plaques d’immatriculation physiques deviennent obligatoires, par décret officiel. Dès lors, tout véhicule à moteur devait afficher à l’avant et à l’arrière une plaque indiquant son numéro d’ordre, délivré par la préfecture. C’est là que commence véritablement l’histoire de la plaque comme nous la connaissons aujourd’hui.
Dans les premières décennies du XXe siècle, chaque département gérait ses propres immatriculations. Les plaques étaient donc locales, avec des lettres associées à la préfecture d’origine du véhicule. On pouvait ainsi, en regardant une plaque, savoir d’où venait la voiture… ce qui faisait d’ailleurs naître quelques stéréotypes régionaux.
Ce n’est qu’en 1950 qu’un véritable système national unifié voit le jour : le format FNI (Fichier National des Immatriculations). Il s’agissait d’un numéro à six ou sept caractères (type 123 AB 75), avec les deux derniers chiffres correspondant au département. Ce format a perduré jusqu’en 2009.
L’objectif initial n’était pas seulement de ficher les véhicules pour le plaisir administratif. La plaque servait (et sert toujours) à :
En somme, la plaque est l’équivalent de la carte d’identité de votre voiture, visible par tous.
En avril 2009, la France abandonne le vieux système FNI pour passer au Système d’Immatriculation des Véhicules (SIV). C’est le format que nous connaissons aujourd’hui : deux lettres, trois chiffres, deux lettres (ex : AB-123-CD), sans lien direct avec le département. Toutefois, pour ne pas perdre cet attachement régional, les usagers peuvent choisir librement le numéro et le logo du département affiché à droite de la plaque.
Ce système présente plusieurs avantages :
Depuis leur création, les plaques ont évolué sur plusieurs plans :
Aujourd’hui, elles sont non seulement réglementées mais aussi tracées, sécurisées et même parfois esthétiques. Certaines plaques sont devenues des objets de collection à part entière, notamment celles des anciennes immatriculations régionales.
Nées d’un besoin de contrôle et de responsabilisation, les plaques d’immatriculation ont traversé les âges en s’adaptant aux enjeux de chaque époque. D’abord outil administratif, elles sont aujourd’hui un maillon essentiel de la circulation routière, de la sécurité publique et même de l’identité automobile.
Alors la prochaine fois que vous lirez une plaque, souvenez-vous qu’elle n’est pas là que pour les radars. Elle est aussi le fruit de plus d’un siècle d’évolution.
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