Publié par Maxime Toussaint
Expert en législation automobile et mobilité durable.
25 juillet 2025
Entre chiffres en chute libre, défiance des clients et image ternie par Elon Musk, Tesla traverse une crise sans précédent en 2025. On fait le point.
En 2025, Tesla traverse une zone de turbulence inédite. Entre chute des ventes, perte de confiance du public et controverses autour d'Elon Musk, la marque iconique semble vaciller. Pourtant, ses véhicules restent à la pointe de la technologie. Décryptage d’un malaise plus profond qu’une simple baisse de chiffres.
C’est un chiffre qui a fait l’effet d’un choc : selon le Harris Poll réalisé par Axios, Tesla est désormais la marque automobile la moins digne de confiance aux États-Unis, avec un score net de -19 %. Un classement abyssal quand on sait qu’en 2021, la firme figurait encore dans le top 10.
À ses côtés dans les bas-fonds du classement : VinFast, autre constructeur de véhicules électriques, bien moins connu. Si la qualité des véhicules Tesla reste saluée, c’est sur le plan de l’image de marque, de l’éthique et de l'engagement sociétal que l'entreprise trébuche.
L’un des facteurs principaux ? Elon Musk lui-même. Ses prises de position politiques, ses provocations publiques, ses clashs sur X (anciennement Twitter)… tout cela a largement contribué à éroder la perception de la marque, en particulier chez les consommateurs modérés ou progressistes.
Sur le plan économique, les résultats du deuxième trimestre 2025 sont inquiétants :
Ce ralentissement frappe l’Europe de plein fouet, mais aussi les États-Unis. Dans un contexte où les incitations fiscales disparaissent progressivement, Tesla peine à maintenir sa compétitivité face à BYD, MG, Hyundai ou encore Renault, dont les modèles électriques gagnent en parts de marché.
Le 2e trimestre 2025 aurait dû être l’occasion pour Tesla de faire preuve de clarté. Au lieu de cela, la conférence d'investisseurs s’est transformée en démonstration de science-fiction.
🔊 Plutôt que de commenter la chute des ventes ou l'effondrement des marges, Elon Musk a préféré parler de robotaxis à Austin, d’IA et d’Optimus, son humanoïde.
À peine un mot sur la Model Y, les pertes de parts de marché en Europe, ou les incitations fiscales disparues. Un ton lunaire, dénoncé par plusieurs investisseurs historiques comme Ross Gerber, qui a qualifié l’appel de “triste et déprimant”.
« Nous sommes dans une phase étrange de transition », a lancé Musk. Sans autre plan concret.
La figure d’Elon Musk reste au cœur de la problématique Tesla. Charismatique, brillant, mais clivant, il semble aujourd’hui incarner davantage un fardeau qu’un atout pour la marque.
Son implication dans la politique (notamment le programme DOGE), son humour douteux, ses accrochages en ligne, ou encore des sorties jugées irresponsables — comme le lancement chaotique du Cybertruck, dont un exemplaire aurait explosé en centre-ville, n’ont rien arrangé.
À cela s’ajoutent des vidéos virales, comme celle d’un vétéran américain écrasant une Tesla Model 3 avec un tank, symbole fort du rejet que suscite désormais la marque dans certains cercles.
Là où Tesla fait face à un tournant critique, c’est dans la perception idéologique qu’elle renvoie. Elle n’est plus seulement jugée pour la qualité de ses produits, mais pour les valeurs qu’elle véhicule (ou trahit).
Malgré tout, la marque conserve une fidélité client impressionnante : plus de 72 % des propriétaires déclarent vouloir racheter une Tesla. Mais cela suffira-t-il si les intentions d’achat des nouveaux clients s'effondrent ?
Le marché mondial du véhicule électrique est aujourd’hui ultra-compétitif. La Chine, avec BYD en tête, envahit l’Europe. Les constructeurs coréens progressent rapidement. Et même les marques historiques comme Volkswagen, Ford ou Peugeot proposent désormais des modèles solides, fiables et souvent moins chers que ceux de Tesla.
Ajoutez à cela :
Tesla est donc contrainte de baisser ses prix pour rester compétitive, ce qui fragilise sa rentabilité.
Tesla a encore des cartes à jouer. Sa technologie reste en avance, notamment sur la conduite autonome. Son réseau de Superchargeurs demeure un avantage stratégique. Et ses projets d’innovation (IA, robotaxis, humanoïdes…) la placent dans une dimension unique.
Mais l’urgence est ailleurs :
Tesla est-elle en faillite ?
Non. Tesla reste rentable, mais ses bénéfices sont en forte baisse. L’entreprise conserve une structure financière solide.
Est-ce toujours intéressant d’acheter une Tesla en 2025 ?
Oui, si vous recherchez une voiture performante, bien équipée, et que vous bénéficiez encore d’une prime à l’achat. Mais attention à la revente, qui pourrait devenir moins évidente à moyen terme.
Pourquoi les gens se détournent-ils de Tesla ?
Pour des raisons principalement idéologiques, liées à Elon Musk, mais aussi en raison de la concurrence, des problèmes de finition, et d’un SAV jugé peu satisfaisant.
En 2025, Tesla ne chute pas uniquement à cause des chiffres. Elle chute à cause d’un divorce émotionnel avec une partie de son public. La marque, autrefois symbole d’avenir, semble aujourd’hui en mal d’image, et doit composer avec une concurrence plus agressive que jamais.
Pour se relever, Tesla devra redevenir Tesla — et non la projection mégalomaniaque d’un seul homme.
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